jeudi 4 mars 2010

Un texte d'Élisabeth Vaury...

Quand les ombres du soir chevauchent sur la lande Avec dans leurs passeports Sherwood ou Brocéliande Quand les elfes titubent sous l'alcool de sorgho Dans les cercles succubes de la Lune en faisceaux Quand les vents de minuit décoiffent les serments Des amants sous les aulnes d'un hôtel flamand Quand tes visions nocturnes t'empêchent de rêver Et couvrent ton sommeil d'un voile inachevé Je n'ai plus de mots assez durs

Pour te dire que je t'aime terre
Quand les chauves-souris flirtent avec les rossignols Dans les ruines d'un royaume où mon crâne est mongol Quand les syndicats brûlent nos rushes et nos démons Pour en finir avec le jugement des salauds
Quand humpty dumpty jongle avec nos mots sans noms Dans le bourdonnement des câbles à haute tension Quand tu m'offres épuisée sous l'oeil d'une  opaline Les charmes vénéneux de tes fragrances intimes Je n'ai plus de mots assez durs

Pour te dire que je t'aime terre

Quand les théâtres antiques recèlent nos orgies Catal Hoyük airport, Manco Capac City Quand nos murs se recouvrent de hiéroglyphes indiens Avec nos voix blafardes en feed back au matin Quand tes  couleuvres viennent avaler mes mangoustes

Dans ces nuits tropicales où rugit le grand oeuvre Quand l'ange anthropophage nous guide sur la colline Pour un nouveau festin de nos chairs androgynes Je n'ai plus de mots assez durs

Pour te dire que je t'aime terre

Quand les clochards opposent la classe et l'infini A la vulgarité glauque de la bourgeoisie Quand les valets de cour, plaideurs pusillanimes Encombrent de leurs voix nos silences et nos rimes Quand aux détours d'un bar tu flingues aux lavabos Quelque juge emportant ma tête sur un plateau Quand tu branches les hélices de ma mémoire astrale Sur les capteurs-influx de ta flamme initiale Je n'ai plus de mots assez durs

Pour te dire que je t'aime terre

Quand les traces de Rorschach sur la tôle ondulée Servent aux maîtres à tester l'autochtone humilié Quand sur la Moleskine des limousines en liesse Ils en rient en fumant la mucho cojones Quand les cris de l'amour croisent les crocs de la haine Dans l'encyclopédie des clameurs souterraines Quand je rentre amoché, fatigué, dézingué En rêvant de mourir sur ton ventre mouillé Je n'ai plus de mots assez durs

Pour te dire que je t'aime terre

Quand dans la lumière sale d'un miroir tamisé Tu croises l'oeil éphémère d'une salamandre ailée Quand dans les brumes étales de nos corps transparents Tu réveilles mes volcans lumineux du néant Quand mes pensées confuses s'éclairent au magnésium Sur les écrans-secrets de ton pandémonium Quand mes bougainvillés se mêlent aux herbes folles Dans ta chaleur biguine au crépuscule créole Je n'ai plus de mots assez durs

Pour te dire que je t'aime terre

Quand les ombres du soir poursuivent sur la lande Le flash des feux arrières d'une soucoupe volante Quand le soleil se brûle aux contours de tes reins Parmi les masques obscurs d'un carnaval romain Quand l'ordre des humains nous sert dans son

 cocktail 5 milliards de versions différentes du réel Quand tu pleures essoufflée au creux de ma poitrine Avec les doux murmures des fréquences féminines Je n'ai plus de mots assez durs Pour te dire que je t'aime
 Terre ............

© Elisabeth Vaury 
http://pastelise.blog4ever.com 







4 commentaires:

  1. Quand les vents de minuit décoiffent les serments




    Quand tes visions nocturnes t'empêchent de rêver

    Et couvrent ton sommeil d'un voile inachevé

    Quand les chauves-souris flirtent avec les rossignols

    Dans les ruines d'un royaume où mon crâne est mongol

    Quand les syndicats brûlent nos rushes et nos démons

    Pour en finir avec le jugement des salauds

    Quand les clochards opposent la classe et l'infini

    A la vulgarité glauque de la bourgeoisie

    Quand les valets de cour, plaideurs pusillanimes

    Encombrent de leurs voix nos silences et nos rimes

    Quand aux détours d'un bar tu flingues aux lavabos

    Quelque juge emportant ma tête sur un plateau

    Quand tu branches les hélices de ma mémoire astrale

    Sur les capteurs-influx de ta flamme initiale

    Quand dans la lumière sale d'un miroir tamisé

    Tu croises l'oeil éphémère d'une salamandre ailée



    Quand l'ordre des humains nous sert dans son

    cocktail

    5 milliards de versions différentes du réel

    Quand humpty dumpty jongle avec nos mots sans noms

    Dans le bourdonnement des câbles à haute tension
    Quand les théâtres antiques recèlent nos orgies

    Catal Hoyük airport, Manco Capac City

    Quand nos murs se recouvrent de hiéroglyphes indiens

    Avec nos voix blafardes en feed back au matin


    Peut être va t il falloir trouver d'autres mots
    pour rendre hommage a l'Abre de nos vies
    même au fond de l'impasse de nos pensées
    La TERRE demande
    Quand elle pleure essoufflée au creux de nos poitrines

    Avec les doux murmures des fréquences féminines


    Quand les ombres du soir chevauchent sur la lande

    Avec dans leurs passeports Sherwood ou Brocéliande

    Quand les elfes titubent sous l'alcool de sorgho

    Dans les cercles succubes de la Lune en faisceaux

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  2. Zaz, je me permets de trouver le commentaire d'Elisabeth magnifique !
    Inutile de dire que ton écriture percute tout autant et je reste fascinée devant "la femme-encre" !

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  3. aunque me cuesta mucho traducir el texto y quizas algunas palabras poder entenderlas por una mala traduccion, puedo decir que este escrito es sin duda una gran obra...felicitaciones a ti Elizabeth y a ti Zaz por no dejar de sorprendernos con tus publicaciones.

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  4. la plus jolie chose que j'ai lu dans les temps de cette semaine

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